LES TEMPÊTES GÉOMAGNÉTIQUES AFFECTENT-ELLES LA TENSION ARTÉRIELLE ?
Le 15 Août 2025
L’activité solaire pourrait faire plus que simplement déclencher des aurores. Une nouvelle étude publiée dans Communications Medicine suggère qu’elle pourrait également influencer votre tension artérielle.
Des chercheurs en Chine ont analysé plus d’un demi-million de relevés de tension artérielle sur six ans dans les villes de Qingdao et Weihai. Ils ont comparé ces mesures à l’indice Ap, une mesure standard de l’activité géomagnétique. Le résultat : la tension artérielle augmente et diminue en rythme avec les perturbations magnétiques.
Aperçu des données montrant la corrélation entre la tension artérielle et l’indice Ap. Voir Fig 1 pour plus de détails.
La tension artérielle systolique et diastolique présentait un schéma bimodal, avec des pics au printemps et à l’automne, reflétant les fluctuations saisonnières de l’activité géomagnétique. Les années de forte activité géomagnétique, la tension artérielle culminait environ un mois après l’indice Ap. Lors des années plus calmes, le décalage atteignait deux mois. Les données révélaient des cycles correspondants de 12, 6 et parfois 3 mois — présents dans l’indice Ap mais absents des autres facteurs environnementaux.
« Nous avons constaté que la tension artérielle et l’activité géomagnétique partagent des schémas saisonniers distincts », explique Quanqi Shi, l’un des co-auteurs de l’étude de l’Université de Shandong. « Il semble y avoir un lien réel entre les deux. »
Il est important de noter que l’étude n’a trouvé aucun schéma similaire sur plusieurs mois dans la température de l’air ou les particules PM2,5, deux facteurs bien connus influençant la tension artérielle. Bien que la température soit plus fortement corrélée à la tension artérielle sur le plan statistique simple, son effet ne présentait pas les cycles de 6 et 3 mois observés dans les données géomagnétiques.
Les auteurs s’abstiennent de dire que l’activité géomagnétique cause une hypertension. Leurs données ne peuvent pas prouver la relation de cause à effet. Néanmoins, Shi et ses collègues explorent comment un tel lien pourrait fonctionner.
« Un mécanisme possible implique la modulation des ondes ultra-basses fréquences, spécifiquement les résonances de Schumann (illustrées à droite), qui se produisent dans la magnétosphère terrestre. La fréquence fondamentale des résonances de Schumann est d’environ 7,8 Hz, avec des harmoniques autour de 14,1, 20,3, 26,4 et 32,5 Hz. Ces fluctuations peuvent interférer avec les ondes cérébrales humaines telles que alpha (8–12 Hz), bêta (12–30 Hz) et gamma (30–100 Hz) », explique Shi.
« Le cerveau pourrait alors moduler l’activité neuroendocrine (par exemple, en modifiant la sécrétion d’hormones telles que la vasopressine), ce qui peut progressivement influencer le tonus vasculaire et l’équilibre hydrique. Ces ajustements physiologiques peuvent prendre des semaines à se manifester, ce qui pourrait expliquer le décalage observé de 1 à 2 mois. »
« Il ne s’agit que d’une hypothèse », souligne-t-il. « Des études ciblées supplémentaires sont nécessaires pour confirmer et clarifier ses mécanismes potentiels. »
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