Le 17/07/2025
(Rappel)
(Thierry – F6CUK / 6 JANVIER 2025)
Projet d’expédition Dx dans l’archipel des Kerguelen
1 – Situation actuelle.
De plus en plus d’amis m’ont demandé des informations sur le projet d’expédition aux Kerguelen. Cela fait déjà deux ans que j’ai participé activement à Crozet, il était donc nécessaire de me mettre à jour sur son évolution.
Pendant mon séjour à Crozet, j’ai établi des contacts, parfois amicaux, avec diverses personnes travaillant aux TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises). Après avoir rédigé le dossier en collaboration avec la REF (Réseau des Émetteurs Français), je me suis senti assez sûr et nous l’avons présenté directement aux autorités des TAAF. Le personnel des TAAF a observé que la station ne perturbait pas la faune, notamment les espèces aviaires, et que mon interaction avec le personnel de la base avait été positive. Malgré cela, comme vous le savez, nous avons rencontré un refus, ce qui m’a surpris. Nous ne comprenions pas bien les raisons de ce refus, mais nous avons dû nous adapter à la situation.
Par conséquent, nous avons envoyé le dossier au ministère responsable des TAAF. Là, nous avons eu un accueil assez favorable, ce qui nous a fait espérer un résultat positif à notre demande. Malheureusement, malgré deux consultations ultérieures auprès des TAAF, nous n’avons toujours pas obtenu l’approbation pour notre départ. On nous a demandé plusieurs justifications qui me paraissent quelque peu déroutantes. De plus, le climat politique en France complique nos démarches, même si nos contacts au ministère restent constants et semblent soutenir notre projet.
Après ce résumé, j’expliquerai les détails de notre projet pour que chacun puisse se faire une opinion correcte.
Commémoration du soixante-quinzième anniversaire de la première activité de radioamateurs dans l’archipel des Kerguelen et l’île d’Amsterdam.
2 – Le projet
Partir seul, comme je l’ai fait à Crozet, est compliqué à cause des conditions climatiques difficiles et de l’attente des radioamateurs pour établir des contacts sur les modes et bandes souhaités. Pour améliorer nos efforts au-delà du simple trafic, j’ai invité mon ami Pascal F8TRT à se joindre à moi. Par conséquent, le projet prévoit la participation de deux opérateurs.
Je ne m’étendrai pas sur la partie trafic, car elle est facile à imaginer. Cependant, il est fondamental de préciser que nous voulons être actifs sur les bandes 10, 7 et 3,5 MHz, contrairement à Crozet. Étant donné que les laboratoires de mesures scientifiques à Kerguelen se trouvent à plusieurs kilomètres de la base, nous pensons qu’ils resteront exempts d’interférences.
Nous avons également défini trois domaines supplémentaires :
Programme éducatif :
Le succès des contacts établis avec 16 établissements scolaires durant mon séjour à Crozet, incluant des échanges vidéo via QO-100 avec des scientifiques et des classes, nous a incités à étendre cette initiative à environ quarante classes. Pour pallier les défaillances techniques rencontrées lors de l’expédition Crozet, nous prévoyons d’emporter deux stations QO-100, chacune équipée pour le DATV. Le soutien d’AMSAT-Francophone et de LOTA (Leaner On The Air) nous permettra de réaliser ce programme éducatif ambitieux.
Programme scientifique :
Nous sommes en discussion avec LATMOS (Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales), qui a demandé qu’AMSAT-Francophone et Electrolab proposent une station de commande transportable. Cette station a été conçue et développée par Electrolab, intégrant des concepts innovants tels que le piratage des systèmes de positionnement des panneaux solaires et la radio définie par logiciel. Notre rôle consistera à installer temporairement cette station et à valider son concept à ces latitudes.
Programme de réponse aux catastrophes :
Les récents dégâts causés par le cyclone Chido à Mayotte ont une nouvelle fois mis en lumière l’aide que peuvent fournir les radioamateurs dans les plans d’urgence, même dans les pays les plus développés. Ainsi, avec le soutien de la FNRASEC (Fédération Nationale des Radioamateurs au Service de la Sécurité Civile) et de son président F5FS, un projet d’installation d’une station radio, suivi de tests réseau avec le continent, a été proposé.
3 – Conclusions
Nous souhaitons conclure par deux réflexions.
Avant l’arrivée d’Internet et des communications par satellite, les radioamateurs étaient présents chaque année dans les territoires pour faciliter les communications avec La Réunion et les TAAF. Nous avons eu l’occasion de rencontrer de nombreux vétérans qui se souvenaient de ces temps. Malgré les précieux services rendus et les efforts de nos prédécesseurs, il est indéniable qu’aujourd’hui la communauté des radioamateurs n’est plus reconnue.
Nous nous donnons jusqu’au printemps pour obtenir l’approbation nécessaire ; au-delà de ce délai, le projet sera abandonné.
Avec un départ prévu entre décembre 2025 et mars 2026, il est essentiel d’envoyer le matériel à la mi-août. Il faut cinq mois pour finaliser les accords avec les TAAF concernant l’installation des stations et antennes à la base, ainsi que pour concevoir et rassembler l’équipement nécessaire. Les sessions de formation avec l’équipe LATMOS sont également cruciales, en plus de l’envoi des conteneurs. Si nous ne sommes pas capables de tout cela dans l’année à venir, nous ne serons plus en âge d’entreprendre une expédition de ce type, ce qui entraînerait l’annulation du projet. Nous sommes donc maintenant dans la dernière ligne droite.
Nous espérons avoir répondu à toutes vos questions. Croisons les doigts et, en cette saison de bonne volonté, gardons espoir.
Préambule
L’archipel des Kerguelen est devenu un district des Terres Australes et Antarctiques Françaises en 1955 avec la création de ce territoire. La première mission a eu lieu sur l’île de la Désolation en novembre 1949 pour préparer l’installation d’une base permanente, construite en 1950 et nommée Port-aux-Français.
Durant cette mission préliminaire, qui s’est déroulée du 23 novembre 1949 au 8 avril 1950, l’opérateur radio, M. Henri Mobré, fut autorisé à transmettre sur les bandes radioamateurs sous l’indicatif FB8XX.
Par ailleurs, cette même année, une première mission s’est déroulée du 31 décembre 1949 au 6 février 1951 sur l’île d’Amsterdam. L’équipe radio, composée de M. Henri Delsalle, responsable de la station radio, Louis Felard et Alex Parent, opérateurs radio, fut autorisée à transmettre sur les bandes radioamateurs sous l’indicatif FB8ZZ.
I Objectif du projet :
À l’occasion du 75ème anniversaire du premier contact radio dans l’archipel des Kerguelen et de la première activité radioamateur dans ce district des Terres Australes Françaises, le Réseau des Émetteurs Français (REF), qui célébrera aussi son centenaire, parraine l’organisation d’une expédition en 2025/2026. Durant cette expédition, deux radioamateurs français entendent réaliser les projets suivants depuis la base de Port-aux-Français :
- Offrir la possibilité à plus de 40 établissements scolaires de communiquer directement avec les scientifiques présents sur la base.
- Installer une station de mesure scientifique par satellite opérée par AMSAT France.
- Effectuer des tests de communication d’urgence entre l’archipel et le continent.
- Établir des contacts avec la communauté internationale des radioamateurs sur les bandes autorisées pour ce type de trafic.
II. Objectifs du projet :
Cette expédition a pour but :
1-Honorer les pionniers qui, il y a soixante-quinze ans, ont préparé l’établissement de bases encore aujourd’hui opérationnelles dans des conditions difficiles et ardues :
- Rappeler M. Henri Mobré, chef de la station radio durant la campagne préparatoire du 23 novembre 1949 au 8 avril 1950, premier opérateur autorisé à utiliser l’indicatif radioamateur FB8XX attribué au district des Kerguelen.
- Rappeler M. Henri Delsalle, chef de la station radio, avec Louis Felard et Alex Parent, opérateurs radio de la Mission 01 du 31 décembre 1949 au 6 février 1951. Ils furent les premiers opérateurs autorisés à utiliser l’indicatif radioamateur FB8ZZ attribué au district d’Amsterdam.
2-Faire connaître ou sensibiliser les jeunes et moins jeunes Français, ainsi que la communauté internationale des radioamateurs, à l’un des districts des Terres Australes Françaises, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
3-Faire connaître à un public plus large le rôle essentiel de ce sanctuaire de biodiversité, tant en termes de faune que de flore.
4-Souligner l’importance des activités scientifiques de cette base en collaboration avec l’IPEV.
73, – Claude ON4CN
